Séminaire ISTerre


Soutenance HDR : La géologie des tremblements de terre, une composante cardinale de l’évaluation des aléas sismiques

jeudi 7 décembre 2023 - 14h00
Stéphane BAIZE - Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
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Evaluer les aléas sismiques est une tâche primordiale pour garantir la sûreté des constructions, qu’elles soient des bâtiments d’habitation ou des infrastructures sensibles. Cette tâche consiste à estimer les mouvements vibratoires (SHA) et les déplacements finis (FDHA) attendus en un site. Les impacts de ces agressions dépendent de plusieurs facteurs, notamment de la capacité des structures géologiques majeures (les failles actives) à générer des séismes, de la distance du site à celles-ci, ou des conditions géologiques locales. Avec mes collègues académiques et institutionnels, j’ai engagé un vaste chantier de mise à jour du FDHA pour la prédiction des ruptures de surface cosismiques, notamment en développant une approche basée sur l’analyse du contexte structural de ces ruptures. Les données acquises in situ lors des missions post-sismiques ont été rassemblées au sein d’une base de données mondiale homogène (SURE), qui a permis de dériver de nouvelles relations empiriques pour les probabilités d’apparition et d’amplitude des ruptures. Par ailleurs, en vue d’alimenter des (futurs) modèles d’aléa sismique (SHA et FDHA), l’identification des failles actives est suivie par la recherche de leur capabilité à générer des séismes rompant la surface, quantifiée dans une gamme de temps révolue mais compatible avec le régime tectonique actuel et futur-proche (dizaines à centaines de milliers d’années). La mise en œuvre de méthodes paléosismologiques, allant de la géomorphologie tectonique à l’analyse stratigraphique en tranchées creusées à travers ces failles, permet de préciser la cinématique des failles, leur taux de glissement, ainsi que les âges, magnitudes et récurrence des séismes majeurs passés. Les résultats acquis tout au long de mes 20 années d’activité, dans les zones intraplaques (e.g. France, Espagne) ou proches des limites de plaques (e.g. Equateur, Nouvelle-Zélande), prouvent que les inputs géologiques, même si incertains et/ou incomplets, sont utiles et fournissent des ingrédients essentiels pour les calculs des aléas sismiques, des plus simples aux plus élaborés. Enfin, la géologie des tremblements de terre et des failles actives est la seule approche, basée sur l’observation de terrain, qui explore les temps longs pertinents pour étudier et modéliser les processus tectoniques et géodynamiques. Les approches empiriques présentées, essentiellement basées sur l’observation de terrain, seront poursuivies dans des projets futurs, que ce soit des études de cas ou des développements méthodologiques FDHA, en veillant à établir des collaborations élargies aux disciplines géophysiques complémentaires (géodésie spatiale, sismologie et modélisation).

Equipe organisatrice : Cycle sismique et déformations transitoires

Amphithéâtre Killian, Maison des Géosciences, 38400 Saint Martin d'Hères

Informations de visio :

https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/96796825498?pwd=REpJQU5wM1dGK1lRRCtwQllDMmw2dz09